Soudan
Les militaires au pouvoir au Soudan bandent leurs muscles… Les réactions occidentales ne se font pas attendre. Ce lundi, plusieurs pays ont condamné la violente répression militaire en cours au Soudan, appelant au calme et au dialogue.
Le climat sécuritaire n’est plus ce qu’il était au Soudan, lorsque l’armée a déposé le leader de longue date Omar el-Béchir mi-avril. Désormais, entre les militaires au pouvoir et les manifestants, le dialogue a pris du plomb dans l’aile. Pis, il s’est envenimé ce lundi suite à la décision du Conseil militaire de transition de disperser le sit-in des manifestants, face au QG de l’armée, à Khartoum. Selon un rapport du Comité des médecins, groupe proche de la contestation, au moins 13 personnes ont été tuées.
Une situation à laquelle les chancelleries ont fermement réagi. Les Etats-Unis ont par exemple fait porter la “responsabilité” des violences au Conseil militaire de transition, après avoir enjoint de cesser les attaques contre les manifestants et les civils. Même ton emprunté par le ministre britannique des Affaires étrangères, Jeremy Hunt. Ce dernier a qualifié de “scandaleuse” la répression contre les manifestants, estimant qu’elle ne ferait qu’“aggraver la polarisation et la violence”.
Propos davantage modérés du côté de l’Union européenne qui a appelé les dirigeants militaires à autoriser des manifestations pacifiques, mais également à favoriser un transfert rapide du pouvoir aux civils. Cette dernière requête est en effet le nerf du désaccord entre la contestation et les dirigeants militaires. Les relations entre les deux camps se sont tendues à la suite de l‘échec le 20 mai des négociations, suivies des mises en garde du Conseil militaire.
Sudanese security forces’ attacks against protesters and other civilians is wrong and must stop. Responsibility falls on the TMC.
— US Embassy Khartoum (@USEmbassyKRT) 3 juin 2019
I condemn the recent killings in #Khartoum and the efforts to harass and expel journalists in #Sudan. We call on the TMC to stop attempts to restrict the population’s right to peaceful protest and to ensure that there is no further violence. 1/3
— Tibor Nagy (@AsstSecStateAF) 31 mai 2019
Dialogue rompu
Lundi, Paris a également condamné la dispersion violente des manifestations, et appelé “à la poursuite du dialogue entre le Comité militaire de transition et l’opposition afin qu’un accord inclusif soit rapidement trouvé sur les institutions de la transition”.
Sauf que, suite aux débordements de la matinée, l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation a annoncé interrompre “tout contact politique” avec le Conseil militaire. Elle a appelé à “la grève et la désobéissance civile totale et indéfinie à compter d’aujourd’hui”, dans le but de “renverser le régime”. L’Armée a pour sa part démenti toute volonté de “dispersion par la force” du sit-in, évoquant plutôt une opération de sécurité contre un secteur “dangereux” proche du site de la contestation.
Depuis le 6 avril, les Soudanais campent devant le QG de l’armée à Khartoum pour exiger le départ des généraux au pouvoir. Le mouvement inédit qui a débuté le 19 décembre après la décision des autorités de tripler le prix du pain, a emporté dans sa vague Omar el-Béchir, déposé le 11 avril sous la pression populaire. Il dirigeait le pays depuis près de 30 ans.
Nous condamnons les violences commises ces derniers jours au Soudan dans la répression des manifestations.
La France demande que les auteurs de ces violences en répondent devant la justice.
☞ https://t.co/WIli8wJngK pic.twitter.com/4cfMYTmBSI
— France Diplomatie?? (@francediplo) 3 juin 2019
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